L’Assemblée Générale de TERA (19-20 mars 2016)

Alors voilà ! J’en reviens… J’ai d’abord fait escale chez un ami avec lequel j’aime « débriefer » mon parcours hebdomadaire. Il va mal le monde et il attend que je le refasse tout le temps, sinon il va s’écrouler bien sûr 🙂
TERA !
En revenant avec un nouvel ami de Menton, sur mes terres agenaises, on s’est mis d’accord : « c’est trop beau pour être vrai et pourtant… C’est là et c’est vrai ! » Comme David Vincent le disait dans la série, désormais je sais qu’ils existent, qu’ils sont là !
Alors c’est quoi ?
J’ai traversé le monde pendant plusieurs années, y ai vu le médiocre, croisé la suffisance, côtoyé l’égoïsme, taquiné le mensonge et grondé dans le vide. J’ai dû me résoudre à faire la concession suprême, abandonner mes innocences et mes rêves d’enfant, accepter pour m’y fondre un moule trop étroit fait d’ambitions stupides. Pour arriver à quoi ? Un malaise profond qui m’a rattrapé avant même que j’ai conscience d’en avoir été l’unique responsable ! J’ai cru qu’il fallait s’intégrer dans l’absurde et se contenter de ce qui existe, s’arrêter devant l’impossible en l’appelant utopie. J’ai accepté de courber l’échine et oublier mes valeurs, ignorer la puissance qui sommeille en chacun de nous en la mettant de côté… En attendant l’hypothétique réveil… Un retour messianique peut-être ? Enfin, peu d’espoir quand même…
Et puis j’ai changé mon fusil d’épaule ! J’ai jeté le fusil. J’ai gardé mon épaule. J’ai oublié tout ça, j’ai regardé le ciel, j’ai regardé la Terre, j’ai respiré un bon coup, je ne me suis plus retourné, comme avant, pour faire des bilans désastreux, j’ai vu un chemin et en ai fait ma route, bien décidé à affronter l’aventure que la peur déconseille et que les gardiens du temple interdisent.
J’ai croisé le Projet Tera! Il n’y a pas de hasard, c’est facile à trouver quand ses yeux sont ouverts. Les valeurs sont incontournables, l’humain y est au centre, la nature tout autour. Comment résister à l’appel, et surtout pourquoi résister à l’énergie positive qui nous est proposée ? C’est d’un monde nouveau qu’il s’agit, un changement de paradigme, c’est pour cela qu’on hésite, parce qu’on est naturellement réticent à ce qui paraît un peu trop merveilleux. Nous sommes tant habitués à la déception…
Je me suis laissé porter par la description d’un projet dont je connaissais les grandes lignes pour l’avoir lu et écouté auparavant sur le site et à travers les forums. La structure est là, clairement définie : il s’agit d’expérimenter un Ecovillage citoyen, qui va privilégier le local et le naturel, en abaissant l’empreinte écologique, tout en développant une économie permettant l’instauration d’un revenu d’autonomie inconditionnel… Le reste est à inventer sur place, l’objectif étant, à terme, d’essaimer ailleurs, de faire exemple en renvoyant dans leur pré-carré les apôtres d’un libéralisme outrancier dont les dérives sont chaque jour plus flagrantes ; parlons même d’échec si l’on considère à quel point la planète tourne aujourd’hui autour de finances confisquées. Ceux-là ont érigé la croissance en tables de la loi, avec en veau d’or la télévision qui assène ses jeux en divertissement de masse, hypnotiseur des consciences.
Chez Tera, pas de Lois sur une Table, mais une Charte à écrire… Pour donner le sens et inscrire ses adhérents dans la communauté d’idée, pour synthétiser les objectifs en les clarifiant, annonçant sa bienveillance autour des humains qui la compose, affichant fièrement à l’extérieur son ouverture aux autres.
Le principe de gouvernance partagée est à la fois précieux et lourd parce qu’il préserve de l’apparition d’un gourou tout en permettant à chacun de lancer des débats sans fin sur des principes et des mots sur lesquels nous sommes paradoxalement tous d’accord. Pendant dix bonnes minutes on a disserté autour de la question du « qu’est-ce qu’une alimentation saine » ! Un vrai calvaire ! Des dizaines d’autres avaient déjà participé à l’écriture, les nouveaux, présents à L’Assemblée Générale, cherchaient à leur tour à s’approprier les mots pour s’intégrer au projet ; c’était donc une démarche légitime qu’il fallait accepter. J’ai pris le parti d’écouter et d’intervenir le moins possible, étant la plupart du temps d’accord sur l’essentiel et c’était le plus important. Et lorsque l’un ou l’autre commençait à irriter ma patience en rompant les évidents consensus, je me suis récité comme un mantra la phrase de Lao Tseu : aucun de nous ne sait ce que nous savons tous, ensemble… Nous avons finalisé la Charte en ébauche de littérature bancale, mais l’essence y est et ça suffit comme ça… Pour l’instant ! Le chef-d’œuvre s’écrira dans le temps et la perfection n’existe pas.
L’expérience a finalement été passionnante, j’y ai rencontré de belles personnes, sincères et bienveillantes et me sens enrichi et surtout conforté dans mes attentes.
Merci à tous.

4 commentaires sur “L’Assemblée Générale de TERA (19-20 mars 2016)

  1. non de dieu, merci pour ce texte, nous ne nous sommes pas vus lors de l’ag à laquelle j’étais absent, mais tes mots me mettent les larmes aux yeux, merci !!!!!!
    quelle joie de lire un tel enthousiasme, de partager cette joie avec un inconnu, plaisir de lire un si bel hommage, de découvrir un compagnon dont on ne soupçonnait même pas l’existence.
    bon vent l’ami, et à bientôt, à n’en pas douter bientôt j’aurais la joie de te rencontrer.

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